Où sont donc nos principes lorsque nous affirmons vouloir permettre aux Américains d'utiliser Diégo Garcia comme base militaire ? S'agissait-il d'une ruse afin de se faire inviter à la table des négociations aux cotés des Britanniques sur le renouvellement du bail des Chagos ? Elle n'a pas marché,vraisemblablement, mais elle n'était surtout pas digne comme stratégie. Surtout quand nous savons, et cela s'est confirmé encore une fois, qu'au large de Diégo Garcia, des prisonniers ont subi les pires tortures.

Comment cautionner aveuglement ainsi les États-Unis quand nous venons de voir comment ils ont alimenté le massacre d'innocents à Gaza par la fourniture d'armes pendant le conflit même. Comment concilier notre offre de vendre Diégo Garcia à l'armée américaine alors que la complicité, tacite ou non, d'Obama et consorts dans le massacre de Gaza est dénoncéeici lors de la célébration de la Eid-ul-Fitr ? Faut-il rappeler aussi le rôle de Diégo Garcia dans les frappes qui ont tué tant d'innocents en Iraq ou en Afghanistan ?
La communauté musulmane n'est pas dupe. La récupération politique du massacre de Gaza par certains politiciens locaux saute aux yeux. Une fois l'émotivité passée, c'est l'heure des enseignements à retenir. Il faudra reconnaitre ceux qui sont fidèles aux principes et ne pensent pas aux Palestiniens uniquement quand les média en parlent. Les canons se sont tus, mais l'occupation est toujours là. Le blocus perdure. Il n'y a certes plus ces images horribles qui nous dérangent, mais les Palestiniens continuent de souffrir.
Aucun politicien n'a parlé, lors de la célébration de l'Eid, de la situation en Iraq (où, c'est vrai, des Chrétiens aussi sont persécutés), en Syrie, en Birmanie ou en Libye. Pourquoi ? Certes, Gaza était dans tous les esprits, mais il y avait aussi de l'opportunisme dans l'air. C'est pourquoi il faut interpeller nos politiciens sur d'autres questions comme celle de Diégo Garcia afin de savoir s'ils sont cohérents ou non.
Le test de leur sincérité et de leur fidélité aux principes se fait maintenant à l'heure où les discours jouant sur les émotions doivent céder la place à des actions concrètes.

Citizen K