Des opportunités inexploitées des marchés Arabes

Dans le récent discours présidentiel, le gouvernement a souligné la nécessité d’ajuster sa diplomatie économique à la lumière du nouveau ordre global ou le centre de gravité géopolitique se déplace de l’Ouest à l’Est. Tout en consolidant ses liens avec les puissances traditionnelles, notamment l’Union Européenne et les Etats Unies, Maurice multiplie ses efforts en vue de nouer des partenariats avec les économies émergentes de l’Asie. Maurice s’efforce à mettre beaucoup d’emphase sur l’Afrique. Il paraît que le monde Arabe a été oublié par nos décideurs politiques. Récemment le gouvernement a nommé trois ambassadeurs pour desservir le continent Africain et l’Océan Indien. On a aucune idée combien coutera au trésor les missions des nos ambassadeurs itinérants qui survoleront tout le continent Africain. La grande promesse électorale pour ouvrir une mission diplomatique en Arabie Saoudite est restée non tenu en raison des contraintes budgétaires.

Le processus de diversifier nos marchés d’exportations en se tournant vers l’Asie sera très lent ou peut être ne décollera pas parce que nous produisons presque les même articles que fabriquent nos compétiteurs de l’Asie à un cout très bas. Se fiant sur le marché Africain pour écouler nos produits ne sera pas un eldorado car les consommateurs Africains n’ont pas un grand pouvoir d’achat. Ajouter à cela, le problème logistique que les exportateurs mauriciens feront face pour acheminer leurs produits à l’intérieur de l’Afrique.

En terme du tourisme aussi, l’Afrique ne représente pas encore la masse critique pour remplir les chambres de nos hôtels. S’agissant de l’investissement, les pays Africains sont peu enclins à investir dans la petite économie de Maurice car ils sont eux-mêmes à la recherche des investissements étrangers.

Il parait que la partie mauricienne a loupé le monde arabe dans sa nouvelle stratégie de développement économique. Le monde Arabe est doté d’une population d’environs, 230 millions habitants, constituant une société très consommatrice avec une grande pouvoir d’achat. Ils importent un grand éventail des produits, de bas gamme à hi-tech. Si Maurice arriverait à obtenir seulement une petite fraction de ce marché, cela serait un grand soulagement pour nos industries locales.

Depuis l’épisode de 11 septembre, les Arabes cherchent à retirer leur argents déposés dans les banques de l’Occident et les transférer dans les institutions financières des pays amis de l’Asie. Maurice a été très timide à attirer les fonds Arabes dans notre secteur financier.

En raison des restrictions de visa imposées par l’Occident sur les Arabes, beaucoup de touristes et étudiants arabes se tournent vers les pays de l’Asie comme nouvelles destination. Quel effort Maurice a-t-elle déployé pour se positionner sur le marché Arabe ? Comme accès aérien vers les pays Arabes, nous n’avons que les Emirates Airlines, tandis que notre petit voisin, les Seychelles s’est associé avec un partenaire stratégique, Eitehad Airlines, qui grâce à son network global a pu propulser les dalons sur le premier plan de la carte touristique mondiale.

L’exportation de notre main d’œuvre est devenue un moyen important pour atténuer le problème de chômage à Maurice. Les pays du Golfe représente un potentiel énorme pour les Mauriciens prospectant des travails, que ce soit dans l’industrie de la construction, secteur hôtelier ou domaine professionnel comme ingénieurs, médecins et comptables. Y-a-t-il un encadrement pour aider nos jeunes pour accéder le marché du travail des pays du Golfe ? Il reste beaucoup a faire pour rehausser la visibilité de Maurice dans le monde Arabe.
L’Inde, le Pakistan et la Turquie sont très présent dans les pays Arabes. Avec une formule de coopération triangulaire avec ces pays dont nous entretenons des liens privilégiés, Maurice pourra se mieux positionner sur le marché Arabe.

Flux d’investissement privé des sources Arabes vers Maurice
Le bulletin officiel de la Banque de Maurice indique un flux conséquent des investissement en provenance des Emirats Arabes Unies et de l’Asie de l’Ouest entre 2006 et 2012. Mais les données ne sont pas détaillées car l’Asie de l’Ouest pourrait inclure plusieurs pays Arabes. Mais le fait reste qu’il y a eu des investissements égyptiens dans les projets d’IRS et le Club Med. Il y a aussi des investissement Saoudiens par l’entremise de Kingdom Holiday Investment Group (appartenant au Prince Al Waleed) dans l’Anahita, Voile d’Or, Four Seasons et Movenpick. Notons que le Prince Al Waleed est aussi le patron de Fernvale Investments (Mauritius) Pvt Ltd, une filiale de Temasek Holdings (Private) Ltd qui est très présente sur le continent africain. Les investissements Qataris sont axés dans les secteurs de la banque et de l’hôpital privé. La présence commerciale de l’Engen représente une part substantielle des investissements Libyens à Maurice. Le Dubai Holding figure parmi les dix principaux investisseurs à Maurice depuis 2009 et il envisage d’investir $250 millions cette année.

Données Sommaires des échanges commerciaux entre Maurice et le monde arabe